Saturday, December 8, 2007

Stop cadru

Din seria mail-urilor care si-au gresit vocatia, sau posturilor care si-au gresit adresa. Imi cer scuze pentru franceza. Nici o suparare, sint sigura ca lucrurile astea le-am mai zis si in alte contexte si probabil le voi mai povesti. Dar un dicteu automat nu se compara cu nimic, fie el si in franceza.

Ma chere,

Je vous embrasse fortemet! Et je vous remercie!
L'amerique me va tres bien jusqu'a present, mais je supconne que c'est a cause du campus et du milieu universitaire dans lequel je mene mon existence ici. Car on est dans une boule a Penn, comme on dit ici. En effet, le campus est dans la ville mais semble etre regi par des normes tres differentes. C'est comme une cite dans la cite. Il y a meme la police du campus, qui agit uniquement dans le perimetre compris entre les rues 34 et 40. Tout est proche, les salles de cours, les bibliotheques, les lieux pour manger, les bars, les cinoches... pas de raison de sortir de la boule. Alors ce n'est pas surprenant que les parents confient leurs cheris sans aucun souci, contre des sommes d'argent enormes, a l'institution totale qui est l'universite ici. Et ce n'est pas surprenant nonplus que la moitie des etudiants ne depassent jamais lesdites frontieres. Car a deux pas d'ici, sur la 42, les gens portent des pistolets et se tuent les uns les autres de temps en temps, ou du moins c'est ce que les mythes racontent. C'est cinique, mais on a pris l'habitude de regarder ailleurs quand cela arrive. Quant a moi, je n'avais aucun prejuge sur les alentours avant d'arriver ici. Cela m'a permis de decouvrir une autre Amerique, celle en dehors du campus, qui est charmate, avec ses maisons du debut du siecle et meme assez paisible, je trouve. N'empeche que je prefere prendre le taxi le soir, plutot que le metro, si je sors du campus.
En revenant a l'institution totale... c'est pas si mal que ca. On prend tout en charge et on fait en sorte que l'etudiant ne se preocupe que de ses etudes. Les bibliotheques restent ouvertes jusqu'a minuit et pendant les week-ends. Les restos de meme. Parfois on les trouves meme au meme endroit, pour que les cheris ne gaspillent une seule seconde avec une marche inutile entre les deux. Les distractions sont prises en charges aussi, il y a du tout. Ce qui fait qu'il y ait vraiment de la solidarite entre les etudiants. On se connait tous, on se croise souvent. Et il y a surtout "facebook", qui est comme une seconde realite. C'est un reseau internet. Tout le monde y est. Qui n'y est pas, n'existe pas. Pour le meme souci d'efficacite, l'information circule plutot a travers facebook, que ce soit les fetes ou les evenements scolaires, ou la communication interpersonnelle. Le portable (le telephone comme l'ordi) est une prolongation physique de l'etre humain. On ne s'en separe jamais, c'est comme si tu laissais tes oreilles a la maison.
Aaa, il y a tellement a dire sur cet endroit! Certes, c'est l'apotheose de l'artificiel. Mais il y a vraiment un souci humain dans tout ce que l'universite fait pour ses proteges.
Peut etre le meilleur cote est que, debarasses de tous les soucis quotidiens, les gens prennent le temps de nouer des amities a cote de leurs etudes. Oui, j'ai trouve des amis. Et je partage mon appart. Et c'est merveilleux.
Et j'ai un boulot aussi, raison pour laquelle je suis vraiment fiere. Ce n'est qu'environ 16 heures par semaine, mais j'y prends du plaisir. Je suis une sorte de secretaire dans un centre de recherche linguistique, j'aide ma superieure avec les livraisons et les archives, parfois les virements d'argent. Et puis je recois mon cheque a la fin de la semaine et ca fait du bien.
J'ai voyage un peu par ci par la. Mais une annee, c'est court, il y a tellement de choses a faire et a voir. Tout se passe incroyablement vite, voila un semestre qui s'est presque ecoule et je me demande ou j'etias pendant tout ce temps.
J'ai marque des "A" dont je suis vraiment fiere. Aujourd'hui les cours se sont acheves. Maintenant les examens. C'est la folie. Il n'y a plus de places dans les bibliotheques et les salles de travail. Il y en a meme qui dorment la-bas.
Et apres tout ce tourbillon qui a ete le premier semestre je me pose serieusement la question si enchainer une autre experience americaine vaudrait la peine. J'en ai bien envie. D'autre part je suis consciente qu'un echange reste toujours un echange, rien ne serait pareil si je decide de rester sur mes propres pieds. Mes amis, je les ai trouves justement a travers la dimension de l'echange, ils sont en majorite des etudiants etrangers, comme moi (beaucoup de Francais meme) et je suis consciente que se sentir etranger rapproche les gens. Surtout si on est europeen! Le raliement implicite du vieux contitnent vis-a-vis du nouveau est impressionnant. Me voila alors rechercher avidement dans les supermarches le camembert et le pate, a des prix superieurs biensur. Car la nouriture americaine est vraiment mauvaise. Le lait est du tout apart du lait. Il y en a du demi-ecraime, du "sans colesterol", du "sans lactose" mais pas de vrai lait. Les oeufs sont blancs comme la neige. Le fromage me rappelle le plastique. Les pommes sont tellement rouges que je n'en ai jamais achetes ici. Les escalopes de poulet sont immenses. Et la liste pourrait bien continuer.
En somme? Je partage mes vices avec ma colloque allemande, Lea, et je fais de la politique avec mon colloque francais, Arthur. On s'aime bien tous les trois et on prend du souci les uns pour les autres. Et je ne sais pas ce qui va arriver l'annee prochaine, mais en ce moment je n'ai pas envie de me retrouver en partant en juin.
Je m'excuse pour le fil interminable et tres peu coherent de mes pensees. Je pense que c'etait plutot une dictee interieure qu'un compte rendu reflechi. Et je ne vous cache pas que j'ai pris du plaisir a m'exprimer en francais apres tout ce temps (pardonnez-moi les fautes gramaticales que j'ai surement commises).
Sinon, on fait la greve a Lyon, avec le bloquage de la fac et tout, et je suis bien contente de ne pas etre la en ce moment.
Je vole a Bucarest le 22 decembre.
Vous me manquez beaucoup! Parlez-moi des festivals, quand vous avez une seconde de libre. Sinon on en parle en face-a-face a Onesti.
Je vous embrasse encore une fois! Vos messages m'attendrissent toujours et dessinent un grand sourire sur mon visage. Je vous en remercie, je sais combien vous etes occupee en ce moment et ne vous en faites pas pour le silence. C'est moi d'ailleurs qui devrais ecrire plus souvent.

Bisous,
Nicoleta

Catre ea, "profa", instanta inconturnabila, "sursa", moment de referinta sine qua non.

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